L’économie, voire l’employeur suisse, ne peut se passer du travail des hommes et des femmes qui assument apparemment majoritairement la fonction d’aidant auprès de proches âgés comme le démontre le rapport de recherche « SwissAgeCare-2010» (73% de femmes (F) contre 27% d’hommes (H)). Des enquêtes menées auprès de diverses organisations par Work&Care (institut de recherche de la fondation Careum) entre 2008 et 2013 suggèrent toutefois que l’écart entre la proportion d’hommes et de femmes proches aidants actifs serait moins important que celui déterminé dans l’étude « SwissAgeCare-2010 » (par exemple: dans une entreprise de télécommunication, 31% des F et 25% des H ou une administration communale, 40% des F et 27% des H sont également proches aidants). Il est important de noter que Work&Care s’intéresse aux aidants actifs de proches de tout âge ce qui rend difficile la comparaison des données.
Selon le Professeur Iren Bischofsberger (communication personnelle, le 11 août 2016), les femmes et les hommes en emploi consacrent un nombre comparable d’heures à leur activité de proche aidant (F 30,3 heures par semaine, contre H 23,5 pour les soins corporels et F 14,3 contre H 11 heures pour les autres activités) mais n’effectuent souvent pas les mêmes tâches. Elle observe également que les femmes proches aidantes sont plus nombreuses à effectuer un travail à temps partiel que les hommes. (16,4% des H et 58,7% des F travaillent à temps partiel (OFS, 2015).)
Impact sur l’activité professionnelle |
Si les enquêtes de Work&Care auprès des entreprises ne permettent pas de déterminer le nombre de proches aidants qui ont dû abandonner ou réduire leur activité pour prendre soin d’un proche, c’est une question qui a été traitée dans la recherche empirique «SwissAgeCare-2010 » menée auprès de 318 proches aidants. Cette dernière montre également que les femmes se voient plus souvent contraintes à réduire leur taux d’activité pour prendre soin de leurs proches que les hommes. Par contre, si l’on regarde la proportion de personnes interrogées qui ont dû abandonner leur travail (H 22 et F 24%) ou changer d’employeur (4%) les écarts s’amenuisent, voire disparaissent.